GEOLOGIE DES SITES OU NOUS SOMMES ALLES.
L’Aveyron est à la fois constitué de terrains datant de l’ère primaire ou paléozoïque (vestiges cristallins de la chaîne Hercynienne) : terrains houillers datant du carbonifère , dépôts rouges du Permien dus au climat chaud tropical qui régnait au moment de la formation de ces roches mais aussi :
- de terrains sédimentaires, grès et calcaires datant de l’ère secondaire (mésozoïque) .
- Des terrains les plus anciens aux plus récents : les lieux où nous sommes allés.
ERE PRIMAIRE ( PALEOZOIQUE)
La fin du massif Hercynien a été marquée comme toutes les chaînes de montagnes par un effondrement de la chaîne.
Au moment de cette phase d’étirement et d’effondrement au Carbonifère il y a 300 Ma , des bassins se sont formés ( placés entre des failles normales) dont celui de Graissessac.
La formation du charbon est en relation avec un climat chaud et humide :
A la fin de l’ère primaire, il y a trois cent millions d’années, à la période du carbonifère, les continents étaient recouverts de végétaux luxuriants et de marécages ou vivaient des poissons et des insectes géants.
La terre était une immense serre avec un climat chaud et humide. Des pluies fréquentes et des affaissements de terrains ont pour conséquences l’engloutissement et la destruction de la végétation. Toutes ces plantes en grande quantité fermentent et seront recouvertes par des terres amenées par le ruissellement.
Processus :
L’eau recouvrait l’ensemble des tourbières qui s’asséchaient car peu à peu remplies d’alluvions apportées par ruissellement : une nouvelle végétation se développait alors au même endroit puis le cycle recommençait car le sol continuait à s’affaisser donc inondation à nouveau , dépôt d’alluvions sur les débris végétaux etc etc ….
Ces débris végétaux en se décomposant à l’abri de l’air et dans une atmosphère chargée de gaz carbonique ont donné naissance par minéralisation à des substances solides et combustibles à haute teneur en carbone. Les couches de charbon auxquelles les mouvements de l’écorce terrestre ont donné leur profil actuel.
ERE SECONDAIRE (MEZOZOIQUE).
A la fin du Permien et au début de l’ère secondaire il y a 250 Ma au Trias, la chaîne Hercynienne est érodée et des dépôts d’abord continentaux (produits d’érosion) vont recouvrir la région avant que la mer du jurassique ne vienne recouvrir la région après la dislocation du grand continent Pangée.
Grès bigarrés nommés « rougiers » datés du Permien
Le Jurassique :
Terrains du Lias
L’océan Téthys va recouvrir dans la région les marges continentales.
Il est relativement de faible profondeur contrairement aux régions de l’est (bassin vocontien).
Des masses de boue et de sédiments organiques se sont accumulés sur près de 1000 mètres d’épaisseur suite à l’enfoncement des terres (phénomène nommé « isostasie »).
On trouve les dépôts marneux du Lias, jurassique inférieur (dans lesquels nous allons chercher des fossiles : ammonites, bélemnites dans les étages du Domérien et du Toarcien vers 180 Ma).
La couleur noire de ces marnes est due à la richesse en matière organique.
Le carbonate de la coquille des ammonites a été souvent remplacé par du sulfure de fer (ammonites pyriteuses).
Ces marnes proviennent d’un milieu peu oxygéné (vasières couvertes d’algues dans lesquelles les ammonites viennent se reproduire).
Terrains du secondaire autres que le Lias.
Puis ensuite la mer déposera au Jurassique moyen dès 175 Ma du calcaire à chailles (silex) puis des calcaires oolithiques formés près de récifs dans un milieu agité .
“Ballotés dans une eau peu profonde, chaude, agitée et concentrée en minéraux, les petits grains de sable et de coquilles roulent sur le fond marin et s’entourent d’une gangue calcaire sphérique, constituant ainsi des oolithes qui sont un très bon indicateur d’un milieu marin tropical peu profond, chaud et agité”.
Ensuite ce sont des dépôts dolomitiques (Bathonien 164 Ma sur une hauteur pouvant atteindre 170 m) toujours au Jurassique moyen qui sont à l’origine des paysages ruiniformes.
La dolomie est une roche constituée de calcite (carbonate de calcium) et de dolomite (carbonate double de calcium et de magnésium) formée au jurassique moyen dans une mer très peu profonde.
La calcite est facilement soluble sous l’action de l’eau de pluie chargée de gaz carbonique. Il ne reste que la dolomie insoluble.
Ce phénomène de désagrégation, très irrégulier, crée de curieux reliefs aux formes très diverses prenant l’aspect de paysages ruiniformes et chaotiques
Ces ensembles ruiniformes , caractérisent le sud-ouest du plateau du Larzac, mais on les retrouve aussi à Montpellier-le-Vieux, Nîmes-le-Vieux, Mourèze et en particulier la région autour du Caylar, lieu de notre point de chute.
APRES LE JURASSIQUE DANS LA REGION DU CAYLAR
Au Crétacé, la région a été légèrement soulevée suite aux « prémices » de la chaîne pyrénéo-provençale. Les dépôts du Crétacé sont quasiment absents .
Au tertiaire (Cénozoïque) suite à la surrection des Pyrénées et des Alpes, l’ensemble des sédiments a été soulevé sans plissements.
A la fin du Cénozoïque , le relief se façonne définitivement avec le rehaussement de certaines zones, la hausse du Massif Central surtout depuis 10 Ma (soulèvement thermique) , l’enfoncement des cours d’eau suite à la hausse du Massif Central mais aussi à l’assèchement de la Méditerranée à la fin du Miocène (7 Ma à 5,5 Ma = crise Messinienne) et le creusement du relief karstique des causses (grottes, dolines…)
Les plateaux calcaires tabulaires vont être séparés les uns des autres et former les divers Causses.
Plateaux tabulaires des Causses ..Les falaises sont en calcaire du Jurassique moyen et les talus sont datés du Lias.
Quelques photos du groupe …
Un interclub très sympathique …De bons moments passés ensemble.
Geneviève Barbier